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Photo du rédacteurYorecords Production

Biographie de Fats Waller



La Naissance d'un Virtuose du Piano


Fils du révérend Edward Martin Waller, pasteur de l’Abyssinian Baptist Church, brillant prêcheur et organiste enthousiaste Thomas Wright Waller, qui sera vite surnommé « Fats » une fois grand garçon et célèbre pianiste-chanteur, pèsera jusqu’à 130 kilos… pour une taille des plus moyennes.

Il naît le 21 mai 1904 à New York. Dès l’âge de cinq ans, le petit « Fats » est fasciné par le jeu des pieds paternel, tout aussi passionnant que le jeu de ses mains. Dès qu’il le pouvait, il se cachait sous l’orgue de l’église, où opérait son pasteur de père, et regardait fasciné, les « pieds danseurs » du papa. Ce souvenir resta tellement gravé dans a mémoire qu’il fut le premier musicien à imposer l’orgue dans le jazz.

L’élève « Fats » est pianiste dans l’orchestre de son école et ne peut s’empêcher de faire des grimaces en jouant, pour le grand bonheur de ses camarades de classe. À seize ans, il a pour professeur un des maîtres du « piano stride », James P. Johnson. Seule la musique intéresse le jeune « fats ». Autre rencontre marquante pendant l’adolescence, celle du pianiste Russel Brooks, qui possédait un piano mécanique. Du coup, « Fats » s’amusa à plaquer ses doigts sur les touchent qui s’enfoncent automatiquement par le jeu du piano mécanique. Cela lui un style original. À dix-sept ans, il devient pianiste au Lincoln Theatre pour accompagner les films muets. Autre indispensable apprentissage, il est le pianiste complice des chanteuses Alberta Hunter, Bessie Smith et Sara Martin en 1992.


Le Début de Carrière de Fats Waller


Il enregistre ses deux premiers titres en piano solo, « Muscle Shoals Blues » et « Birmingham Blues », et rencontre le parolier Andy Razaf. Quant à sa rencontre avec John L. Walker, elle était non seulement prédestinée, mais fut une des plus fructueuses pour la chanson de qualité nord-américaine. On leur doit quelques chefs-d’œuvre : Ain’t Misbehavin’ ». « Honeysuckle Rose », « The Join Is Jumpin’ » et plus de quatre cents autres titres en ce milieu des années 1920.

C’est l’époque des Jam-sessions qui se montent tous les soirs après les concerts, ainsi que des rent parties, ces soirées typiquement américaines où, pour payer son loyer, un locataire organisait chez lui ces fameuses parties et les invités apportaient leurs oboles. Pour cela, il fallait de la musique et des musiciens, et surtout des pianistes. Fats Waller était un des héros de ces soirées où la fête battait son plein sous un flot d’alcool et de danses endiablées.



Une triste Fin pour Fats Waller


C’est en 1931 qu’il chante pour la première fois : « I’m Crazy Bout My Baby ». Son succès est immense. À l’époque, il est un des premiers jazzmen à présenter un rendez-vous radiophonique régulier et le tout premier à mettre en place une ligne téléphonique où l’on diffuse ses succès.

En Mars 1934, il est chez George Gerswhin pour une grande soirée mondaine avec toutes les stars du spectacle américain. Son talent musical hors norme allié à son dynamisme et sa joie de vivre en font la vedette de la soirée. Le directeur du label RCA Victor est parmi les heureux participants et, avant la fin de la soirée, il propose à Fats Waller un contrat mirobolant. C’est le début de « Fats Waller And His Rythm ». Ses mimiques, ses sourcils en accents circonflexes battant la mesure et ses clowneries cachaient une immense culture musicale. Il continue à enchanter tous les publics qui ont le cœur sensible au swing ludique.

En 1931 le débonnaire Paul Doumer est élu président de la république Française. Pouvait-il s’imaginer qu’il serait assassiné l’année suivante ? La France chantait « Avoir un bon copain » avec Henri Garat et « j’ai deux amours » aux cotés de Joséphine Baker, quand « Fats » vient pour la première fois à Paris. Les Ambassadeurs et le bœuf sur le toit accueillent l’étonnant « Fats » qui s’amusa énormément en voyant le film L’amour à l’américaine avec Ray Ventura. C’est également à Paris qu’il apprit l’arrestation et la condamnation à 11ans de prison du célèbre Al Capone, gangster mélomane. Ce détail à son importance puisque pour saluer les trente-cinq ans du chef, et en guise de cadeau d’anniversaire, quatre de ses fidèles garde du corps kidnappèrent Fats Waller, obligé pendant deux jours et deux nuit de jouer pour le roi des gangsters. Une idée qui avait germé et qui fut immédiatement exécutée par les hommes de main d’Al Capone. Bien sûr , ce dernier était généreux et couvrit de liasses de dollars notre pianiste-chanteur préféré.

Début du mois de décembre 1943, Fats Waller se produit au Zanzibar Club de Los Angeles. Il vient de terminer ses concerts et rentre à New York. Dans la nuit du 15 au 16 décembre 1943, il dort dans un wagon- lit du Santa Fe Chieftrain. Ce grand consommateur de whisky et de gin était depuis quelques jours en abstinence total par décision de son médecin. Décision fatale ! En panne de chauffage et sous un blizzard glacial, grelottant de froid, l’immense Fats Waller est foudroyé par une pneumonie. Il a alors trente-neuf ans. Le train était à l’arrêt à Kansa City.

Peu de temps auparavant, la 20th Century Fox avait la lumineuse idée de confier à Andrew L. Stone la mise en scène du film Stormy Weather (Symphonie Magique). Pendant les soixante jours de tournage, les plus doués étaient au rendez-vous. Le génial tap dancer Bill « Bogangles3 Robinson fit quatre minutes d’improvisation sur des peaux de congas avec huit pas de danse de claquettes à la seconde. Les Nicholas Brithers exécutèrent une phénoménale descente d’escalier. Lena Horne campa le rôle de l’innocente chanteuse emportée par la fougue de Cab Calloway et de notre inoubliable Fats Waller.

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